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Terres Maures
Roche noire et sauvage, expressive et brûlante,
Où fleurissent lavande, arbousier, romarin ;
Fidèle chêne vert, à l’écorce intrigante,
que je ceins de mes bras pour un ultime écrin.
Je dame, de mes pieds, la poussière des Maures,
Baladin nonchalant ou marcheur repentant.
Deviendrais-je immortel, formé par les Centaures,
Pour flâner jour et nuit, errer le cœur battant ?
Quand le soleil s’endort sur la mer apaisée,
Que la brise du soir, vers tes fronts rougeoyants,
Apporte la fraîcheur sur ta peau méprisée,
Je regarde ton corps de mes yeux larmoyants.
Ce soir, je conterai ses heures radieuses
A qui voudra entendre un prêcheur émouvant.
Je plaiderai ta cause, ô, terre merveilleuse
Par des mots ennoblis, mis au monde en rêvant.
Demain je reviendrai prouver mon innocence,
Demander mon pardon, me nourrir à ton sein.
Je parlerai d’amour sans aucune insolence.
Je te promets la paix pour unique dessein.
Et je m’enivrerai des senteurs de pinède,
Ma chair contre ta chair, sur le schiste tranchant.
Je crierai ton vrai nom, inaudible remède,
à l’heure où le mortel se contente d’un chant.
Philippe Brocard
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